L'inconnue de la crique
Elle le cherchait avec espoir, un large sourire illuminant son visage,
sur l'immense plage de sable blanc longeant son océan natal puis dans
la petite crique bleutée. Où était-il passé? Il ne pouvait pas avoir
disparu, elle l'avait vu, observé même, la nuit précédente, depuis la
petite crique justement. Elle s'arrêta, regarda autour d'elle, son
sourire perdant un peu de son éclat. C'est alors qu'elle aperçu un
petit chemin qui longeait la falaise, elle reprit espoir. Elle
s'engouffra dans ce chemin arboré qui avait quelque chose de féerique
et, quelques minutes plus tard, elle découvrit une très belle maison
blanche. C'était l'aube et les premiers rayons du soleil s'infiltraient
à travers les fenêtres voilées et éclairaient la cour encore fraîche de
rosée. Son beau sourire était revenu sur ses lèvres, cette maison était
celle de son prince, elle en était convaincue. Elle trouve la porte
d'entrée et la franchit avec grâce. Seuls les gazouillis de oiseaux
troublaient le reposant silence de ce lieu. En face d'elle, se trouvait
un grand escalier de marbre qu'elle trouva magnifique. Elle le gravit
en faisant le moins de bruit possible. Au premier étage, elle trouva
une chambre où dormait paisiblement un couple qui semblait très
amoureux. Les parents du prince se dit-elle. Elle monta au deuxième
étage et découvrit un grand nombre de chambres, toutes occupées. Elle
trouva celle du prince,endormi, et son visage rayonna de plus belle.
C'est alors qu'elle aperçu son prince miniature, le portrait craché du
prince mais beaucoup plus jeune. Il la regarda avec de grands yeux
endormis mais surpris. « Chut, ne t'inquiètes pas. Rendors-toi. » lui
souffla-t-elle avant de repartir non sans avoir jeté un dernier coup
d'œil dans la chambre du prince. Elle redescendit, toujours sans bruit,
et retrouva le petit chemin ombragé. Elle se retourna et vit le petit
prince qui la regardait depuis la fenêtre de sa chambre. Elle lui
sourit et disparu de sa vue. Elle allait l'attendre dans la crique car
il allait venir elle le savait, il avait forcément senti sa présence
tout à l'heure. Alors elle attendrait le temps qu'il faut... mais il
faudrait quand même qu'il arrive avant la tombée de la nuit sans cela,
elle serait obligée de repartir et ne retrouverait jamais sa liberté.
Lui seul pouvait la libérer car c'est lui qu'elle avait choisi.
Quand tout le monde fut réveillé dans la maison blanche, le petit
prince décrit son apparition comme une très belle jeune fille, un peu
irréelle, vêtue d'une robe blanche flottant au vent et parsemée de
toutes petites fleurs rouges qui, selon lui, dansaient sur le tissu. Le
prince dit alors reconnaître cette jeune femme, il l'avait aperçu la
veille entre les vagues. Sans plus attendre, il sortit de la maison et
courut rejoindre la plage non sans avoir auparavant ramassé un beau lys
blanc qui avait poussé dans le chemin. Il n'était pas là la veille, il
en était persuadé.